
Je remercie les éditions Black Ink pour ce service presse.
Je suis ravie de retrouver la plume d’Ewa Rau que j’avais découverte avec son premier opus chez Black Ink, «Adé ». Cela avait été une très jolie découverte pour moi.
Le thème choisi par l’auteure est bien différent ici, et j’y suis particulièrement sensible. Je ne peux pas m’empêcher de penser à un de mes livres préférés est « Mille Femmes Blanches » de Jim Fergus. Même si la trame n’a rien à voir avec celle de “Moh”, j’avais adoré cette fresque où il était déjà question d’intégration du peuple Cheyenne au sein de la société puritaine américaine. Cela se passait en 1875…
L’action de « Moh » se passe de nos jours et pourtant la situation des réserves des natifs américains ne s’est guère améliorée, je dirai même qu’elle s’est complètement détériorée. Le programme N.A.I.F vise à inclure de jeunes natifs dans un cursus scolaire. POur Mohicane, jeune femme de 18 ans, c’est l’occasion d’échapper à la vie de la réserve Navajo, où elle vit avec son grand-père Big Bird et sa tante Sue.
Elle va pouvoir faire des études tout en étant accueillie au sein d’une famille américaine, les Wilson. Ted Wilson, le patriarche et ancien politicien, vit dans un ranch avec deux de ses trois fils : John et Camille. Il est veuf suite au terrible assassinat de son épouse. Moh va être rapidement intégrée à cette famille atypique, bercée par la bienveillance de John et la complicité naissante avec Camille. Elle va se lier d’amitié avec Eva, Guillermo et celui qu’on surnomme Microbe. Tous les trois travaillent au sein du ranch.
Une seule ombre plane sur ce tableau. L’absence de Lenny. L’autre fils, celui qui rien qu’à travers les photos qu’elle a pu découvrir de lui au sein du ranch, fait bouillir le sang de Moh. Lenny est en prison, il va bientôt rentrer au bercail…Le moins qu’on puisse dire c’est que la rencontre entre Lenny et Moh va les bouleverser, à jamais…
« De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas »…Certes, mais lorsqu’on lit l’attitude de Lenny, on se dit que certaines personnes ne sont faites que pour la haine et la destruction. Cet homme de trente ans est meurtri, blessé, marqué par la mort de sa mère, survenue alors qu’il n’était qu’un petit garçon. Son chagrin s’est transformé en haine, contre lui-même et surtout envers les natifs américains. Moh va devenir une sorte de souffre douleur, alors qu’il est profondément attirée par cette magnifique jeune femme. Lenny est capable du pire et baigne dans un amalgame effroyable. Moh va en faire les frais,mais va aussi panser les plaies de Lenny.
« De la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas »…C’est vrai. Moh est un sacré p’tit bout de femme. Si sage et si pure. Elle irradie de sa beauté, pas seulement physique, mais par la beauté de son cœur et son âme. Chaque personnage qui va croiser sa route va être touché par Moh, d’une manière ou d’une autre. Elle est si attachante, et ce dès le début de l’histoire. L’auteure a crée un personnage bouleversant. Elle a su nous faire lire, à travers les silences si chers à Moh, une histoire profondément belle.
J’ai aimé qu’au début de chaque chapitre, il y ait un proverbe qui illustre parfaitement le propos du chapitre à venir. Ces proverbes permettent aussi de comprendre la sagesse de Moh.
La romance entre Moh et Lenny est belle mais tourmentée. Sensuelle mais écorchée. Puissante mais dévastatrice. Une vraie dualité : la haine, l’amour, voyez par vous-même, il n’y a qu’un pas…
Moh a su m’embarquer dans sa quête d’un amour pur et éternel. Mon dieu ce qu’elle peut souffrir, à cause de Lenny. Mais elle saura lui pardonner. Peut-être trop facilement à mon goût, vous comprendrez pourquoi en lisant ce roman. Mais finalement en refermant la dernière page, même si mon p’tit cœur tout mou est sacrément meurtri, je me suis dit qu’il ne pouvait pas en être autrement. Moh n’est pas une personne rancunière, elle n’a aucun ressentiment en elle, aucune pensée malsaine ou impure. Elle est la beauté incarnée, au sens propre comme au sens figuré. Elle a le pouvoir de rendre l’autre meilleur et elle va le prouver. C’est une vraie magicienne du Grand Esprit. (Comprendront celles qui ont lu le roman).
J’ai eu le sentiment au cours de ma lecture, que l’auteure ne nous disait pas tout sur cette histoire, qu’elle est une sorte de premier chapitre à une histoire plus grande encore. Je dois avouer que j’ai un sacré faible pour le si touchant personnage de Camille. Je me dis, que, peut-être (sûrement) Ewa Rau va nous préparer un spin-off sur ce personnage, qui mérite bien sa propre histoire. J’ai vraiment eu l’impression qu’Ewa a semé des petits cailloux, pour vite retrouver le chemin de cette histoire, via un autre biais.
« Il est la nuit quand je suis le jour. Noirceur contre clarté. Impulsif contre sagesse. Le tranchant d’une lame contre la caresse d’une plume. C’est indéniable, tout nous éloigne ».
Moh.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour vous procurer le format numérique sur Amazon:
Laisser un commentaire